La Russie

Chemin de fer et pays de bois





Moscou :



Zdrastvouitié !

 

Dire "bonjour" en russe n'est clairement pas le mot le plus facile à apprendre.

Septembre 2016, me voila bien arrivée en Russie !
Après m'être plus ou moins perdue dans le métro de Moscou, j'ai pu retrouver Maria chez qui je dors en couchsurfing.
Moscou est la plus grande ville d'Europe, très peuplée, et qui héberge le plus grand nombre de milliardaires au monde ! Les rues sont plutôt de larges boulevards qu'on peut rarement traverser sans passer par des souterrains. Il y a aussi des rues piétonnes ou se trouvent des boutiques en tout genre et des endroits pour manger ou prendre un café. Ce sont principalement des chaines de cafeteria, et on retrouve ces enseignes un peu partout. Dans les restaurants, le menu est en russe, et rarement traduit en d'autres langues. Difficile donc de choisir quelque chose ! Mais j'ai trouvé comment m'en sortir : je vais dans les Stolovaya, les cantines en self-service. Là, on prend un plateau et des couverts, on se sert soi-même, et on paie à la caisse en bout de comptoir ; c'est un bon repère pour les étudiants. Beaucoup de voyageurs trouvent que rester à Moscou quelques jours coûte très cher, certains ont même confié qu'ils ne mangeaient qu'à McDo... Pour un repas de type entrée+plat+dessert, je m'en tire pour 3,5 euros !
J'ai passé 2 jours dans la capitale, faisant le tour des quartiers touristiques : la Place Rouge, le Kremlin qui est le centre du gouvernement russe, le jardin Alexandrovsky, quelques églises orthodoxes et bâtiments officiels, le théâtre du Bolchoï, et bien sûr, la magnifique cathédrale de Basile-le-Bienheureux.
J'ai aussi visité la galerie Tretiakov, en traversant un méandre du fleuve Moscova. C'est un musée qui présente d'anciennes icônes et des bibles énormes datant principalement du 16e au 19e siècles, ainsi que de superbes peintures du 19e siècle représentant des scènes de vie rurales en Russie.


La cathédrale Basile-le-Bienheureux, un vrai palais de pain d'épices, aux tours coiffées de bulbes de guimauve et de moulures en sucre...





Le Gum, centre commercial de luxe de Moscou.




Mon objet préféré déniché dans une boutique de souvenirs : un réveil-matin Poutine !!
















 Guichet dans le métro




Dans le métro moscovite.





 Peintures de la galerie Tretiakov



Au Kremlin









Théâtre du Bolchoï



Ville tentaculaire, ville métisse, ville lumière, 
S'y promener ressemble à un tour de manège dans une fête foraine, son tourbillon nous emporte malgré nous et l'on en sort à la fois enrichi et étourdi...


Blague soviétique :
Après sa visite officielle en Inde, Brejnev, de retour au Kremlin, fait venir un maquilleur et lui demande de lui dessiner sur le front le même point qu'Indira Gandhi. Devant l'étonnement général il précise :
- Je rentre des Indes, où j'ai longuement discuté avec Indira Gandhi, et à la fin elle m'a dit : "Vous êtes un brave homme, Léonide, mais il vous manque quelque chose, là" en pointant son front...





 
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Souzdal :

C'est une charmante petite ville à laquelle on accède en passant par Vladimir, au sud-est de Moscou. J'y suis accueillie chez Maxime, un couchsurfer très sympa, presque comme dans une auberge ! A part deux ou trois cars de touristes chinois, on n'y croise personne. J'ai pu visiter le très beau musée en plein air de la vie paysanne, où des maisons, étables et églises en bois ont été démontées, transportées depuis des villages voisins et reconstruites ici pour reconstituer un village typique.
Il y a aussi trois principaux monastères et de nombreuses églises, dont une cathédrale, dans le kremlin, qui est classée au patrimoine de l'UNESCO.

Vue sur le kremlin


Maison traditionnelle



 Monastère












Couchsurfing chez Maxime à Souzdal.




Musée de l'architecture en bois






























Carillonneur




































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Nijni-Novgorod :






 Vue du kremlin sur la Volga






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Kazan :

Jolie ville proprette, et capitale de la République autonome du Tatarstan. C'est une vaste région dont la population, issue de Turquie, est majoritairement musulmane. Sa mosquée moderne y est icônique.







 Entrée du kremlin



Mosquée moderne de Kazan










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Ekaterinbourg :

 Ville moderne, verticale et vertigineuse. Elle a d'abord accueilli de nombreux ouvriers de l'Oural et s'appelait Sverdlovsk, puis a été détruite durant l'époque soviétique, avant d'être reconstruite, devenant un centre industriel et une des villes les plus importantes de Russie. 
Je suis hébergée chez Gleb et Teena, un jeune couple fun et dynamique avec qui je découvre la bière locale, et qui me conseille le tout nouveau musée local. Il s'agit du Yeltsine Center, un building très contemporain, qui expose la décennie durant laquelle Boris Eltsine gouverna le pays en tant que premier président de la Fédération de Russie (1990-99). Le musée est très bien fait, avec quantité d'objets exposés, dont sa limousine et même son pull orange (et très moche !), des téléviseurs et magnétoscopes de l'époque, de la vaisselle et des meubles... Il y a aussi des écrans et des mises en scènes interactives avec plein de détails sur la vie quotidienne des années 90.
Ekaterinbourg est surtout célèbre car c'est la que la famille Romanov et ses domestiques ont été assassinés en 1918. La maison Ipatiev dans laquelle cela s'est passé a été détruite par les communistes pour éviter que ce lieu devienne un lieu de pélerinage, mais une cathédrale a été construite à la place : la Cathédrale-de-Tous-les-Saints-du-Sang-Versé. Les Romanov ont été canonisés en 1981.

 Vue sur l'église de Tous-les-Saints-du-Sang-Versé.






Le Yeltsine Center, musée des années Eltsine


Chez Gleb et Teena, en couchsurfing


 Musée ferroviaire dans l'ancienne gare







 Pelmienis, petits raviolis à la viande et au fromage, accompagnés de crème, et un cocktail de baies de Sibérie et d'agrumes servi chaud !

Kiosque que l'on trouve partout et qui vend de tout : pains garnis de viande, chou, pomme de terre ou sucre, journaux, jouets pour enfants, matriochkas, café, fruits, cigarettes, biscuits...


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Tobolsk :

Petite cité dont il ne reste qu'un joli kremlin. Le reste de la ville est assez décrépit. Sa petite gare est pourvue de douches et d'un dortoir.











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Tomsk :

C'est LA ville étudiante ! Il y a de nombreuses universités dans d'autres villes bien sûr, mais ici de nombreux immeubles sont entièrement des dortoirs, et les campus sont immenses ! La ville regorge de restaurants, bars, promenades vertes, fontaines, musées... Elle est surtout réputée pour la préservation de ses magnifiques maisons et villas. Les contours des toits et des fenêtres sont sculptés comme de la dentelle... je me suis proposée de faire un concours de la photo de la plus belle fenêtre, mais plusieurs sont arrivées ex-aequo !



Je suis accueillie chez Sergueï et Diana, en couchsurfing. Ils me font faire le tour de la ville jusqu'à plus de minuit !




















  Statue de Tchekhov



  Pharmacie ancienne
























 Avec Diana



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Severobaikalsk :

Après Tomsk, je passe une quarantaine d'heures dans le train, hypnotisée par les couleurs qu'offre l'automne à la nature. J'arrive à Severobaikalsk, au nord du lac Baïkal, ou j'ai réservé par mail un lit dans une auberge de jeunesse. Evgueny, le proprio, m'y attend ; il a préparé du thé noir, des petits gâteaux et de la confiture de fruits rouges faite maison ! Ensemble nous bavardons tout l'après-midi. L'auberge est vide en cette saison. Je lui demande des conseils pour faire de la randonnée, et découvrir le Great Baïkal Trail, un sentier de rando aménagé chaque été par un chantier de volontaires internationaux depuis 2003. Evgueny me révèle alors qu'il est le coordinateur de la partie nord du sentier, dont le projet final est de faire le tour du lac Baïkal, et me propose de m'y emmener dès le lendemain ! 
Evgueny est ingénieur, il fait partie de la génération qui est venue de l'Ouest russe dans les années 70-80 pour construire des villes le long de la voie ferrée filant vers l'Est, encore sauvage, de la Sibérie. Lors du chantier de la ligne ferroviaire du BAM (ligne Baikal-Amoure-Magistral passant par le nord du lac Baïkal), des ouvriers ont été embauchés pour construire Severobaikalsk à partir de 1974. Evgueny a une grande nostalgie pour cette époque, il me raconte les campements de pionniers au milieu de cette nature à l'état pur, puis les premiers immeubles de style soviétique. Passionné de randonnée et d'écologie, il essaie de sensibiliser les gens à la préservation de la nature via l'association du Great Baïkal Trail. Malheureusement, les pêcheurs, chasseurs et promeneurs laissent souvent derrière eux un amoncellement de déchets de verre et de plastique. 
Le lendemain, nous faisons donc une rando le long du lac, dans une nature magnifique ! Seul bémol : une fumée opaque recouvre le ciel, provenant d'un immense incendie à plus de 100km d'ici, qui ravage la forêt. Un soleil rouge et sans lumière apparaît parfois, mais tout est gris durant une semaine. Du coup, mes photos ont des couleurs étranges, ternes ou fluo, car c'est très difficile de régler la lumière de mon appareil avec la fumée. Nous pique-niquons en haut d'une petite falaise surplombant le lac, et marchons en tout 20km jusqu'au village de pêcheurs de Baïkalskoe. Un peu décrépi, avec son église en bois, ses chiens errants et son kholkoze abandonné, le village est un peu triste. Nous déjeunons dans une auberge une soupe de poisson, du poisson grillé avec des patates, et un gâteau aux myrtilles, avant de rentrer à Severobaikalsk. Le fils de Evgueny, Semyon, vient d'ouvrir son café, et nous y allons pour goûter un bon cappuccino ! 

 Evgueny et son fils Semyon au café Geographya.


 Gare de Severobaikalsk




Severobaikalsk


 Balade sur une plage du lac Baïkal









 Baies noires











Parfois, un incendie de foret peut empieter sur le Great Baikal Trail et en effacer une partie de l'itineraire. Les volontaires doivent alors restaurer les troncons endommages.

Tout est gris, mort. Quelques troncs noirs et nus se dressent, encore plus immobiles que les arbres vivants. Mais la plupart sont tombés en vrac sur le sol. Pas un chant d'oiseau, pas un bruit, que le vent. On dirait un champ de bataille après le combat. Les cadavres carbonisés des combattants jonchent tristement le sol ; un vrai no man's land. De légers craquements attirent mon attention, des braises pas encore éteintes peut-être ?... Non, juste quelques pic-verts en haut des troncs calcinés. Tac tac tac ! Ils sont venus fouiller l'écorce du bout du bec dans l'espoir de trouver des restes à manger, les charognards. Au milieu de ce champs désolé, nous croisons deux ou trois vaches perdues, ébétées.



Pic cherchant à grailler quelquechose dans le tronc





Baïkalskoe, village de pêcheurs















Petit marchand au visage asiatique (peut-être un Bouriate) chez qui je fais mes courses, et avec qui je pratique mes faibles connaissances de russe ! Il me reconnaîtra quand je repasserai à Severobaikalsk 5 mois plus tard !


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Komsomolsk-na-Amoure :

Trois jours entiers dans le Transsibérien à travers la Sibérie orientale et la taïga, forêt de pins et de bouleaux, m'amènent à Komsomolsk-na-Amoure, au bord du fameux fleuve Amoure. Je trouve cette ville plutôt morne et ennuyeuse, et je n'ai même pas réussi à faire une belle photo ! J'aimerais remonter dans le premier train pour ne pas rester dans cette ville. Néanmoins, je rencontre une joyeuse équipe qui m'a accueillie pour une soirée : Tania et Volodia, qui ont fondé la compagnie du Théâtre du KnAM (qui vient régulièrement jouer et enseigner en France), et leurs amis du centre bouddhiste local. Le KnAM a été créé dans les années 80 durant l'Union Soviétique, c'est la première compagnie de théâtre indépendant de Russie. Tania et Volodia sont fiers de partager leurs expériences et anecdotes, et c'est un plaisir de les écouter se raconter !
Une petite plage est aménagée le long du fleuve Amoure.


Soirée au centre de culture bouddhiste.

 Aprem au bord du fleuve Amoure




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Khabarovsk :

Le lendemain je prends un train qui descend vers le sud, reliant la ligne du BAM à celle du Transsibérien. J'arrive à Khabarovsk, du nom du conquérant de la Sibérie orientale dont la première expédition date de 1650. Là, je suis hébergée chez Tatiana, son mari Anton, et leur fils Andreï. Ensemble, ils viennent d'ouvrir leur studio d'art-thérapie et de cours de peinture.









Déjeuner pizza-poussettes entre copines !







 Au musée ethnographique, on apprend beaucoup sur les ethnies locales. Ceci est un costume de chamane sibérien.




  Illustration de la christianisation des autochtones






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Oulan-Oude :




Dernière étape de mon voyage, Oulan-Oude et sa région ressemblent de plus en plus à l'idée que je me fais de la Mongolie... les forêts infinies font place à des plaines de couleur ocre, avec des dunes en arrière-plan. Le paysage pelé des steppes d'Asie centrale s'étire à l'horizon, on s'éloigne de la Russie !







La plus grosse tête de Lénine de Russie.
Dans toutes les villes russes, l'avenue principale s'appelle la rue Lénine !





Pack de lait avec une jolie petite yourte !


 Datsan : monastère bouddhiste avec ses maisons slaves en bois.

 Moulins à prières








 Joli abribus bouriate !


Un avant-goût de ma prochaine étape : la Mongolie !

 

1 commentaire:

  1. Oh, Camille quel plaisir de faire ce voyage avec toi. Depuis les coupoles colorées,
    à travers la campagne d'automne jusqu'aux temples bouddhistes.
    Moi aussi, je suis fascinée par la multitude de décoration des fenêtres.
    j"ai passé un bon moment et je te dis un grand merci...et vivement ton prochain voyage !
    a bientôt Heide

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